Gauche française en plein essor, moteurs chiffrés et actions citoyennes

par | Sep 8, 2025 | Politique

La politique de gauche vient de signer un record de popularité : 62 % des Français se déclarent favorables à davantage de justice sociale (baromètre Harris 2024). Dans le même temps, le nombre de collectifs citoyens a bondi de 18 % en un an. Sur le terrain, l’énergie militante monte en flèche. Pas de doute : la France bruisse d’idées progressistes – et ça mérite qu’on décortique le phénomène.

Pourquoi la gauche revient en force en 2024 ?

2024 marque un tournant. D’un côté, l’inflation frappe encore ; l’INSEE révèle que 9,1 % des ménages vivaient sous le seuil de pauvreté en 2023. De l’autre, la réforme des retraites a mobilisé jusqu’à 3,5 millions de manifestants le 7 mars 2023 (CGT). Résultat : un climat social électrique, propice à la résurgence des idées égalitaires.

Les moteurs factuels

  • Explosion des inégalités : l’Observatoire des inégalités note que le patrimoine des 10 % les plus riches a progressé de 7 % en 2023.
  • Transition climatique : France Stratégie chiffre à 66 milliards d’euros par an l’investissement public nécessaire pour tenir nos objectifs carbone.
  • Crise du logement : 330 000 personnes sans domicile fixe selon la Fondation Abbé Pierre.

Honnêtement, c’est la combinaison de ces chiffres qui nourrit l’élan progressiste. Quand je couvrais la marche climat du 23 septembre 2023 à Lyon, j’ai vu converger cheminots, infirmières et lycéens derrière une même banderole : « Pour le climat et la justice sociale ». L’unité, voilà le carburant.

Qu’est-ce qu’une politique vraiment progressiste ?

(Il fallait bien répondre à la question que tout le monde se pose !)

Une politique progressiste vise trois objectifs indissociables : redistribution économique, inclusion sociale et transitions écologiques solidaires. Pas de poudre aux yeux, seulement des mesures concrètes :

  1. Impôt sur la fortune climatique (ISFC) – proposition relayée par Oxfam en janvier 2024.
  2. Blocage des loyers dans les zones tendues, testé à Berlin puis débattu à l’Assemblée nationale en février 2024.
  3. Revenu minimum jeunesse à 1 063 € par mois, défendu par la députée Clémence Guetté.

D’aucuns (Bruno Le Maire, pour ne pas le citer) brandissent le risque de « fuite des capitaux ». Mais à Barcelone, où un contrôle des loyers existe depuis 2021, le marché n’a pas implosé. D’un côté, le discours alarmiste. De l’autre, l’expérience européenne. À nous de trancher.

Comment s’engager concrètement dans les mobilisations citoyennes ?

Avant tout, choisissez votre tempo. Tout le monde n’a pas la fibre mégaphone, et c’est tant mieux !

Trois pistes immédiates

  • Rejoindre un collectif local : la plateforme Action-Citoyenne.fr recense 1 200 groupes partout en France.
  • Participer à une caisse de grève : en 2023, plus de 9 millions d’euros ont été levés en ligne pour soutenir les grévistes de la RATP et de la SNCF.
  • Devenir “veilleur législatif” : inscrivez-vous aux alertes de l’Assemblée pour suivre et commenter les projets de loi (un clic, pas de pancarte).

Perso, j’alterne. Reportage en manifestation le vendredi, lecture des amendements le lundi. L’astuce : utiliser l’application MaVoix pour recevoir directement les comptes-rendus parlementaires. Ça change la donne : on ne dépend plus des seules déclarations sur les plateaux télé.

Les réseaux sociaux, alliés ou mirages ?

Soyons francs : TikTok et X (ex-Twitter) amplifient la visibilité des luttes, mais ils avalent aussi votre temps militant. Fixez-vous une règle : 30 minutes de veille, pas plus, puis retour au terrain ou au travail de fond.

La gauche peut-elle gagner les européennes ?

La date est posée : 9 juin 2024. Les sondages IFOP de mars donnent la liste unitaire verte-sociale à 14 %. Loin derrière la majorité présidentielle, certes, mais au-dessus du score écologiste de 2019. Jean-Luc Mélenchon clame déjà “l’insoumission européenne”. Toutefois, Raphaël Glucksmann fédère l’électorat urbain avec son discours social-démocrate. Deux stratégies, un même socle : la justice sociale au cœur de l’Europe.

D’un côté, la radicalité attire ceux qui veulent une rupture franche ; de l’autre, le réformisme rassure les indécis. Les politistes de Sciences Po parlent de « divergence constructive ». Moi, j’y vois surtout un test : l’électeur de gauche préfère-t-il la grande table ronde ou le choc frontal ? Réponse dans moins de trois mois.

Ce qu’il faut retenir pour passer à l’action, dès maintenant

  • Le budget participatif, lancé à Paris dès 2014 et repris par 140 communes, reste l’outil le plus accessible.
  • Les conseils citoyens, créés par la loi Lamy 2014, comptent désormais 1 700 instances : inscrivez-vous avant la prochaine plénière.
  • Les ateliers constituants se multiplient : 112 recensés en 2023 (mon préféré : celui tenu sous la Canopée des Halles, ambiance Café Philo).

En prime, gardez un œil sur des sujets connexes : économie sociale et solidaire, transition énergétique locale, et bien sûr féminisme intersectionnel. Tout se tient : impossible de parler de pouvoir d’achat sans évoquer le droit au logement ou l’égalité femmes-hommes.


Vous voilà armé·e d’infos, de chiffres et – j’espère – d’un soupçon d’enthousiasme. Que vous arpentiez le pavé ou pianotiez depuis votre canapé, chaque geste compte. Alors, prêt·e à transformer cette lecture en action ? Écrivez-moi vos prochains pas : on se retrouve, pancarte ou stylo à la main, pour continuer à faire battre le cœur de la gauche.