« Un peuple et son roi » de Pierre Schoeller.
Depuis 1910 la Révolution française est à l’écran : parmi les premiers ce court métrage « André Chenier » de Louis Feuillade en passant par « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola en 2006 ou encore ce magnifique téléfilm de Maurice Faivelic « 1788 » sorti en 1978 sans oublier « La Marseillaise » de Jean Renoir en 1938. Le film de Pierre Schoeller très synthétique est original : il commence avec la prise de la Bastille pour finir le 21 janvier 1793, la France devient régicide après l’Angleterre. Ce film (7 ans de travail1) montre à la fois l’attraction et la répulsion d’un peuple à l’égard de la royauté, monarchie de droit divin depuis Louis XIV. Le mérite du film est la mise en scène des femmes qui revendiquent et déposent à Versailles des cahiers de doléances pour le peuple parisien. L’irruption des femmes sur la scène politique et le féminisme avant l’heure (rôle de Françoise et de Margot) est un aspect marquant du film. Les députés sont contraints d’entendre ce peuple qui revendique et exige du pain, la liberté et la dignité. Nous suivons les débats tendus à l’Assemblée Nationale entre les différents courants politiques : les soutiens sans faille au Roi, les Girondins qui oscillent entre une monarchie parlementaire et la destitution du roi et les Montagnards qui exigent la destitution du roi après l’épisode Varennes (juin 1791) puis optent pour sa condamnation à mort. Ce film nous montre le peuple parisien, le peuple des faubourgs qui s’implique dans le processus révolutionnaire. Il nous fait aussi partager des émotions, des rires, des larmes et la naissance de la 1ère République dans la douleur. A voir…
1. Pierre Schoeller a beaucoup travaillé avec Sophie Wahnich, historienne qui a écrit « la longue patience du peuple, naissance de la République »
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